Bahareyya, chaleur du désert

Publié le par O&J

Mercredi 1er Juillet, premier jour des vacances

Départ de la gare de bus Turgoman pour l'oasis de Bahareyya. Le bus passe par la gare Mounib, au sud du Caire et se remplit d'égyptiens et de quelques étrangers courageux. La saison (octobre-mai) est terminée et la chaleur fait fuir les touristes. Malgré les conseils ("n'y allez pas, il fait trop chaud !"), on décide de tenter le voyage. Par l'intermédiaire de Nassif et Chérine, des amis du Caire, on prend contact avec un bédouin qui a fondé un camp non loin de Bawiti, le village principal de Bahareyya. A la sortie du bus, nous sommes accueillis par une horde de rabbateurs venus de tous les hôtels et camps de l'oasis. Des dizaines de 4x4 avec tout le kit sur le toit (table basse, bois, tente, tapis et thé bédouin) nous proposent des excursions dans le désert blanc. Il parait que la ville est surnommée "Toyot city" tellement il y en a !






La voiture de Talaat, l'ami de Nassif et Chérine, nous emmène dans une petite oasis à 5 kilomètres de Bawiti. L'endroit s'appelle "Eden Garden Camp" et est constitué d'une dizaine de petites huttes avec juste la place pour un lit et un ventilo.  Pas un autre touriste. L'air est brûlant et, même allongés, on sue à grosses gouttes. Le ventilateur donne un peu d'air mais ne rafraîchit pas. Samah, le cousin de Talaat, nous emmène faire un tour jusqu'à une source dans des jardins où il fait bon se rafraîchir. La nature est paisible : des conifères et des palmiers au milieu desquels broute un âne tout blanc qui semble être sorti de nul part.





Nous grimpons ensuite les dunes de sable et de roche jusqu'au Fort des Anglais construit pendant la première guerre mondiale et qui tombe en ruine aujourd'hui.



La vue est belle de là haut : d'un côté le village, de l'autre les jardins. Bawiti ressemble plutôt à une ville bétonnée qu'à un village. La brique blanche est partout et dénature complètement le lieu. C'est impressionnant toute cette vie au beau milieu du désert. On a du mal à s'imaginer qu'il y a 50 ans, l'oasis n'était pas relié et il fallait une dizaine de jours en chameau pour rejoindre la capitale.  Samah nous emmène ensuite voir un ami qui travaille dans les jardins et nous prépare un "bedouin tea". Il a pour cela tout le matériel dans la voiture : réchaud à pétrole, théière, thé, menthe, sucre et tasses.


Rien ne semble être vraiment spontané. Nous nous sentons un peu balladés et trahis dans la relation qui se créé artificiellement. Les paysans qui partagent notre thé sont surpris de nous entendre parler arabe : au moins gagnons nous un peu de sympathie...
Malgré tout, qu'il est bon de respirer le berzim (herbes pour les animaux cultivées dans les champs) et les palmiers en cette fin de journée où le soleil se couche, rouge, derrière les montagnes. Les pompes à eau qui alimentent les jardins font un bruit de tracteur mais de retour au camp, on entend plus que les petites bêtes de la nuit et le bruissement du vent. L'air est enfin respirable.

On se renseigne le lendemain sur les exursions dans le désert blanc : prix exhorbitants (400LE/pers et par nuit) ! Comment dépenser cette fortune en Egypte ? Pour aller sur un site naturel et dormir sous tente... Quand on sait que beaucoup d'égyptiens gagnent 400 LE pour un mois entier et doivent faire vivre leur famille avec cette somme, c'est complètement fou ! On essaye de trouver un intéret à rester à Bawiti mais il y en a décidément pas. Il fait toujours aussi chaud et on nous agresse à coup de 4x4, c'est assez insupportable. Nous décidons de ne pas rester plus lonptemps et de reprendre le bus pour le Caire.


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